Souveraineté alimentaire au Burkina: des semences à haut rendement ciblées

1-La variété de riz Orylux est mise au point par la recherche burkinabè.

En vue d’atteindre la souveraineté alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso, le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques a mis en orbite l’offensive agropastorale et halieutique, pour la période 2023-2025. Dans cette initiative, des variétés de semence à haut potentiel de rendement ont été ciblées en vue de booster la production dans la période identifiée.

L’ambition première de l’offensive agropastorale est de parvenir à la souveraineté alimentaire pour le pays à l’horizon 2025. A cet effet, un plan opérationnel a été élaboré par le ministère en charge de l’agriculture. Il a pour objectif, l’augmentation substantielle de la production dans les filières stratégiques du pays afin de combler les besoins de consommation de la population et de lever la dépendance à l’importation des produits alimentaires de grande consommation.

Dans cette dynamique, le plan envisage couvrir 100% des besoins de consommation en riz, couvrir les besoins de consommation des personnes, des volailles et des industries agroalimentaires en maïs. Pour ce faire, le choix des filières prioritaires s’est imposé. Il est fondé sur un principe qui est de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations des produits de grande consommation mais également de bien valoriser le potentiel de production nationale de ces produits majeurs.

Partant de ce principe général, cinq critères ont servi à classer et retenir les filières. Il s’agit de : l’importance du produit dans la consommation nationale, la dépendance vis-à-vis des importations, l’existence de potentiel en matière de capacité de production, l’opportunité de créer des emplois décents et des revenus pour les couches sociales les plus pauvres et vulnérables et le besoin de préservation ou de reconstitution de bases productives stratégiques pour le pays. Sur la base de ces critères, huit filières ont été retenues, en l’occurrence le riz, le maïs, la pomme de terre, le blé, le poisson, le bétail la viande, la volaille et la mangue.

Clin d’œil à la recherche nationale

Pour booster la production dans les différentes filières, le plan du ministère en charge de l’agriculture impose des variétés à haut rendement pour les producteurs et mises au point par les chercheurs burkinabè. Dans cette lancée, des variétés de riz et de maïs à haut potentiel de rendement ont été ciblées par le plan opérationnel. L’ambition finale étant de parvenir à la production d’un million de tonnes de riz et deux millions de tonnes de maïs par an. Pour le riz, il s’agit de la variété Orylux (5-6 t/ha) et de la variété TS2.

Quant au maïs, les variétés Komsaya hybride (8-9,5t/ha), Bondofa hybride (7-8t/ha) et Semax 4 et 5 (12,4t/ha) sont concernées. De façon spécifique pour le riz, la variété Orylux produit 5 à 6 tonnes à l’hectare et a un cycle de 100 jours. Quant à la TS2, son cycle de production est de 125 jours pour un rendement de l’ordre de 5,08 tonnes à l’hectare. Contrairement à d’autres variétés de riz cultivées dans le pays, la production de ces variétés ne nécessite pas beaucoup d’eau. Les chercheurs ont également voulu que ces nouvelles variétés apportent une réponse aux du riz et aux aléas climatiques qui occasionnent des pertes de récoltes pour des milliers de producteurs.

C’est ainsi qu’elles sont résistantes aux maladies telles que la panachure jaune, appelée couramment « le SIDA du riz » et la pyriculariose du riz, causée par un champignon. En effet, les travaux de la recherche ont consisté à neutraliser ces pathologies à travers l’amélioration variétale depuis la pépinière pour que les plants ne soient pas infectés. Pour ce qui concerne le maïs, les variétés Komsaya hybride et Bondofa hybride sont présentées comme une solution pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Komsaya par exemple est considérée comme ayant un cycle précoce (85-97 jours) et présente une couleur jaune, avec une texture du grain corné denté.

Son rendement potentiel est de 8-9,5 tonnes à l’hectare.Quant au Bondofa il présente un cycle de 97 jours et contrairement au Komsaya la couleur de ses grains est blanche. L’autre variété de maïs retenue, est la variété Semax 4 et 5. Selon sa fiche technique, elle rentre également dans la catégorie des variétés hybrides. Elle se caractérise par sa couleur jaune orangé et présente l’aspect corné denté. L’un de ses avantages est qu’elle est moins sensible aux attaques d’insectes, par rapport aux variétés plus dentées. Elle a un cycle de 95 jours et propose un rendement potentiel de 12,4 tonnes à l’hectare.

Gabriel SAMA.